La laque japonaise, « urushi », est une matière à transformation très prisée qui s’est affinée pendant plus de 9 000 ans. La propagation du bouddhisme dès le IX^e siècle a inspiré la production d’une multitude d’objets décoratifs laqués, destinés aux temples et aux classes aisées. Au Japon, la laque (sève brute) avait à l’origine un usage fonctionnel en tant que vernis. Le maki-e – l’association de la laque à des éléments décoratifs, typique de l’art japonais – s’est imposé beaucoup plus tardivement. Petit à petit, diverses techniques et formes artistiques se sont développées. La technique maki-e, littéralement « image saupoudrée », consiste à saupoudrer de la poudre d’or ou d’argent sur l’urushi pendant son séchage afin de donner naissance à de sublimes créations. Au fil des siècles, la famille royale et l’aristocratie ont été séduites par les œuvres d’art en urushi et maki-e, et posséder une création en maki-e était un privilège au même titre que des objets en argent dans la culture européenne.

La création d’une pièce d’art urushi requiert de longues heures de travail. L’application minutieuse de multiples couches de laque suivies de temps de séchage successifs, et surtout la décoration, peuvent prendre plusieurs mois. Il existe également différents types de techniques de laquage, toutes offrant une expression unique de la beauté. En effet, les objets laqués traditionnels en urushi ont une durée de vie telle, et sont d’une si grande qualité que des pièces vieilles de milliers d’années conservent aujourd’hui encore tout leur éclat et leur brillance. Les pièces en urushi sont des symboles de patience et de résilience.

« Le métal et la laque ne sont en aucun cas une nouvelle combinaison, et en réalité, ils sont parfaitement compatibles. Il existe une histoire datant de la période des Royaumes combattants (1467-1568) qui raconte qu’un samouraï utilisait une technique de cuisson de la laque sur les casques portés par les guerriers, ainsi que sur les canons, afin de les renforcer et de les empêcher de rouiller. De ce fait, lorsque je me suis intéressé pour la première fois à la collection MOOD de Christofle, je me suis souvenu de cette histoire et j’étais convaincu que le métal était sans aucun doute un matériau qui se mariait bien avec la laque. De plus, j’ai senti que la forme ovoïde douce du MOOD pouvait être une palette créant un espace exquis que je n’avais jamais utilisé auparavant pour dessiner selon la technique maki-e. »

Chaque ligne est dessinée individuellement, de haut en bas, grâce à un mouvement unique et ininterrompu du pinceau et des doigts.

Réunissant toutes les techniques de laquage avec une attention très impressionnante portée aux détails, cette magnifique collection de l’iconique MOOD by Christofle est composée de sept pièces d’exception, en éditions limitées. Chaque pièce laquée est réalisée individuellement à la main, créant ainsi des œuvres d’art uniques.

Une technique maki-e employée pour créer un toucher tridimensionnel de l’œuvre consiste à saupoudrer de la poudre d’or, à recouvrir toute l’œuvre de laque, puis à polir la surface une fois sèche afin de faire ressortir le motif maki-e. Le processus complet requiert au total 12 étapes, allant de la sous-couche, appelée « yakitsuke », au polissage final.